Une journée à Londres pour un match de NFL

Ce week-end, la NFL s’installait pour son deuxième match de la saison à Londres. Depuis 2007, la NFL s’exporte en Europe et organise des matchs dans des stades capables d’accueillir de nombreux supporters, qui se sont arraché les billets en quelques heures.

Cette saison, la NFL organise deux matchs à Tottenham, un à Wembley et une dernière rencontre à Munich, dans le but de faire connaître un sport encore en manque de notoriété en Europe.

Dès 11h, les food trucks et pubs aux abords du Tottenham Stadium sont bondés de supporters habillés de maillots de toutes les franchises de la ligue. Le style importe peu dans ce genre d’événement.

Les déguisements sont parfois douteux, mais cela n’a pas d’importance pour ces supporters américains, ravis de traverser l’Atlantique et de découvrir une ville à travers le prisme de leur équipe favorite.

Au stade, la foule compacte s’agglutine autour des boutiques officielles pour acheter des pièces disponibles exclusivement pour cette rencontre. La consommation fait partie intégrante de l’expérience. De nombreux supporters portent des maillots et accessoires vintage, comme pour prouver leur fidélité de longue date à leur équipe.

La file d’attente autour des boutiques s’allonge à mesure que l’on approche d’un coup d’envoi prévu à 14h30, diffusion en prime time sur la côte Est américaine oblige.

Dans une enceinte du Tottenham Stadium bondée (plus de 61 000 personnes), on remarque vite que les Américains sont omniprésents. Contrairement à un match de NBA, la NFL a bien compris que l’ambiance dans les tribunes est aussi importante que le niveau de jeu sur le terrain.

Comme pour chaque match de NFL à l’étranger, la ligue affrète des avions complets pour les supporters souhaitant faire le déplacement. Elle leur organise une expérience unique, avec des fan zones et des pubs privatisés dans Londres, où des légendes de leur équipe viennent les saluer. Pendant trois week-ends, les rues de Londres vivront au rythme de ces supporters américains, venus des quatre coins du continent, souvent peu concernés par la richesse culturelle de la ville.

L’affiche de l’après-midi, les Chicago Bears contre les Jaguars de Jacksonville, penche sur le papier et dans les tribunes en faveur des supporters de Chicago. Les tenues turquoise des supporters de Jacksonville sont entourées de maillots orange des fans de la ville de l’Illinois. Le rappeur Lil Durk a fait le déplacement et a foulé la pelouse avec Central Cee, un moment symbolique de rencontre culturelle entre les deux pays.

Après le coup d’envoi, il n’est pas rare de voir deux supporters qui ne se connaissent pas s’enlacer après un touchdown. Les adeptes des deux équipes se taquinent, mais le ton ne monte jamais vraiment. Contrairement au football, en NFL, il est courant d’assister à un match habillé du maillot d’une équipe non concernée par la rencontre. L’animosité est moindre dans un sport où le divertissement et le spectacle priment.

Dans un match qui a rapidement tourné à l’avantage des Chicago Bears, ce qui frappe surtout, c’est l’animation autour du jeu. Les temps morts sont rythmés par des Kiss Cam et autres jeux propres à l’ambiance de stade, tandis que les quarts-temps sont animés par des concerts. Malgré les plus de trois heures de match, on ne s’ennuie pas en NFL. Même sans comprendre toutes les règles, on a la sensation d’assister à un spectacle parfaitement orchestré.

Après plus de trois heures de match, le Tottenham Stadium se vide rapidement. Les rues du nord de Londres sont alors bondées d’Américains légèrement éméchés, portant des maillots NFL, qui n’auront vu Big Ben qu’en carte postale.

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